“Temps de lecture : 20 minutes”. Vous l’avez sans doute déjà aperçue, cette jauge qui vous a incité — ou pas — à cliquer pour lire un article. Mais à l’heure où tout va très vite et où de plus en plus de médias ne jurent presque plus que par les contenus “snackable”, est-ce bien pertinent pour votre audience ? Nous avons notre petite idée sur la question… Réflexions à voix haute !

Les études le disent et notre comportement le prouve, l’attention des lecteurs sur internet est de 8 secondes en moyenne. Une durée très courte, mais suffisante pour que ces derniers décident de poursuivre ou non leur lecture. La question vous brûle les lèvres : comment faire pour les convaincre, en si peu de temps, de rester à lire cet article que vous avez rédigé avec tant d’amour et de passion ?

L’UX et les bonnes intentions des créateurs de contenus

Vous l’aurez compris : lorsqu’il arrive sur une page web, l’utilisateur sait très rapidement s’il va rester ou partir — au mieux sur votre site web, au pire… ailleurs. Webdesign, longueur du texte, présence d’images et autres vidéos… ce sont autant de cartes à jouer intelligemment pour capter son attention.

Parmi les initiatives prises en ce sens, on constate que les titres et aperçus d’articles sont souvent accompagnés d’une estimation de temps de lecture. Cette information est affichée le plus tôt possible, comme s’il s’agissait d’un engagement de la marque envers son audience. Mais cela reste un indicateur de longueur que chacun apprécie à sa guise, selon sa disponibilité !

Malgré son caractère accessoire, la démarche est intéressante d’un point de vue UX. L’internaute peut s’y référer pour choisir de lire immédiatement le contenu en question, s’y consacrer plus tard ou tout simplement l’ignorer s’il est vraiment trop long à son goût.

Une information plus ou moins biaisée

Mais le risque est bien là : que le lecteur prenne le chiffre affiché pour argent comptant, qu’il s’en aille et ne revienne pas — alors que le sujet l’intéresse ! Pourtant, en survolant le texte, il ne semble pas si long que ça… Trois questions découlent de cette réflexion :

  • Sur quoi se basent les algorithmes (ou les humains) qui font cette estimation ?
  • Quand vaut-il mieux avoir recours ou non à l’indicateur de temps de lecture ?
  • Quelles sont les alternatives pour convaincre l’utilisateur d’accorder son attention au travail que l’on a accompli ?

Généralement, cette donnée est calculée par des plugins en fonction de la longueur du texte et de la fréquence moyenne à laquelle lit le grand public (200 mots par minute). Certains outils sont plus sophistiqués et rendent possible la personnalisation de la vitesse de lecture, quand d’autres se basent uniquement sur le nombre de mots rédigés pour fournir une vague estimation.

Quoi qu’il en soit, le chiffre est obtenu indépendamment de la complexité du sujet, du public ciblé et des distractions présentes autour du récit — publicités, pop-in de collecte email, vidéos, gifs de petits chats trop mignons par exemple.

Chat qui lit

On vous aura prévenu !

S’assurer que le lecteur est réceptif au message

Estimer le temps de lecture est pourtant bien utile lorsqu’un contenu est susceptible d’être aperçu sans pouvoir être consulté tout de suite. On peut facilement imaginer le cas avec un article publié à 8 heures, que vous auriez vu lors de votre veille, mais que vous préfèreriez lire à tête reposée après votre réunion du lundi matin ou entre deux tâches.

Dans ce contexte, cet indicateur pourrait être pratique quand des sujets plus ou moins complexes sont abordés et nécessitent que le lecteur soit pleinement réceptif. Un facteur qui l’aiderait à sous-peser sa décision de poursuivre ou non la lecture d’un document ou d’un dossier qui l’intéresse — voire qui le passionne !

La barre de progression est également une alternative à un chiffre trop précis qui risque d’être dissuasif. Positionnée au niveau du header (la partie haute de la page en VF) ou de la ligne de flottaison, elle se remplit à mesure que l’on scrolle le long de l’article. Elle a tendance à rendre moins anxiogène notre rapport au temps, à la fois si précieux et nécessaire lorsqu’il s’agit de lire et d’assimiler des informations.

Des outils organiques pour convaincre

Si ces outils tendent à se démocratiser chez de nombreux médias en ligne, on ne vous en voudra pas si vous n’êtes pas encore entré dans la danse ! D’autres éléments peuvent vous aider à donner une idée de la longueur de vos contenus. À commencer par la classique barre de scroll : plus elle est allongée, moins l’article est long — et vice versa. L’avantage est qu’elle ne nécessite aucun développement ni paramétrage supplémentaire sur votre site, puisqu’elle est intégrée à tous les navigateurs.

Vous pouvez aussi attirer et retenir l’attention de votre cible en respectant les bases de la présentation des contenus web :

  • Une introduction qui donne envie de lire votre article, livre blanc, étude de cas…
  • Des H2 pour articuler le texte — et marquer des points SEO !
  • Des images, vidéos et autres gifs pour aérer vos paragraphes — sans négliger leur pertinence, cela va de soi.

Bonus : vous trouvez que votre contenu est trop long et vous craignez un départ de votre utilisateur avant même d’avoir lu le premier paragraphe ? Une table des matières avec des ancres de liens pourrait éventuellement le guider et l’aider à aller à l’essentiel !

Indiquer la durée de lecture part donc d’une bonne intention, mais attention à ne pas risquer de faire fuir le lecteur pour quelques minutes mal estimées ! Si vous avez des doutes, peut-être vaut-il mieux scinder votre contenu en plusieurs épisodes et ainsi apporter quelques ajustements à votre calendrier éditorial ?