Avec l’avènement de l’e-réputation, de nombreux outils de veille fleurissent sur le net. Tous (ou presque) promettent de fouiller dans les fins fonds du web, des réseaux sociaux en passant par les blogs ou encore par les forums, et de vous rapporter l’ensemble des résultats générés par vos requêtes.
Si ces solutions peuvent paraitre alléchantes dans un premier temps, sont-elles vraiment pertinentes ?

Des outils de veille peu flexibles

J’ai eu l’occasion de tester Mention qui, nous sommes d’accord, est plutôt attirant de par son design et sa simplicité. Cet outil permet d’être informé des nouveaux contenus publiés sur le web à votre sujet grâce à un système d’alertes.

Mention, un outil de veille d'image

Côté paramètres, vous avez la possibilité d’ajouter des termes clés et de sélectionner la langue dans laquelle vous souhaitez effectuer vos recherches.
Concernant les sources, Mention cherchera par défaut dans « tout » le web. À vous de choisir si vous préférez ne pas vous embarrasser de Facebook, des blogs ou de Twitter. Si vous voulez affiner les résultats par source, la seule option disponible est la suppression des sites web en question.

Mention limite l'approche par source

Bref, Mention est sûrement plus personnalisable que d’autres outils comme Trackur, mais il ne permet pas d’ajouter des sources identifiées. Problématique pour certaines requêtes car Mention génère alors beaucoup de bruit (ces informations qui ne servent à rien). Il faut donc une bonne dose de patience pour trier les résultats et vérifier leur pertinence.

Les outils de curation, une alternative satisfaisante ?

En quelques mots, la curation consiste à sélectionner et partager sur le web des contenus sur une thématique donnée. La différence entre curateur et veilleur ? En schématisant, on peut dire que le second est professionnel, respecte un ciblage prédéfini et se doit aussi d’être objectif. À l’inverse, le curateur agit de son propre chef et se contentera de sélectionner des contenus parce qu’il les jugent intéressants de son point de vue.
Parmi la multitude d’outils disponibles, j’ai testé Scoop.it pour faire une veille sur L’Œil au Carré.

Présentation de Scoop-It, outil de curation

Scoopt.it est donc un outil de curation : il permet de paramétrer des recherches et d’en diffuser ses contenus. Et c’est là la limite de l’outil dans le cadre d’une veille stratégique, car les résultats sélectionnés sont forcément publics (du moins pour l’instant). Pour autant, il a des qualités que d’autres outils de veille en ligne n’ont pas.
Tout d’abord, il est facile et rapide à personnaliser : comme sur Mention, il est possible de choisir ses mots clés, la langue de recherche, e type de sources ou l’antériorité des résultats.
Scoop.it propose une première liste de sources pour débuter votre veille : Google Blogs, Google News, Twitter et YouTube notamment. Il permet aussi de la personnaliser : ajoutez un compte Twitter, Slideshare ou Facebook, un flux RSS ou bien même l’ensemble des sources que vous avez déjà identifiées et organisées dans Google Reader.

Scoop-it permet une approche par source et par mot-clé

Bref, Scoopt.it vous permet de paramétrer votre veille par mot-clé et par source, quand Mention se limite à la première option.
Par ailleurs, les résultats collectés sont plus ou moins pertinents. Comme Mention, Scoop.it génère beaucoup de bruit, principalement pour deux raisons. On peut tout d’abord se poser la question de surveiller certains réseaux sociaux via ces outils, comme Twitter, qui fournit des résultats en quantité et noie dans la masse les informations plus pertinentes. Par ailleurs, la recherche avancée fait défaut. En utilisant les guillemets pour l’expression « L’Œil au carré », Scoop.it a sélectionné pour moi de nombreux résultats contenant « l’œil » et/ou « carré »…

Le mot de la fin…

En définitive, si le choix de l’outil est un ingrédient essentiel pour réaliser une veille efficace et pertinente, aucun ne se substitue à l’humain.
Pour autant, ces outils permettent de gagner du temps grâce en automatisant une bonne partie de la collecte de l’information. Cependant, le veilleur a un rôle essentiel en amont pour sélectionner les sources, et en aval pour vérifier et analyser la pertinence des résultats.
Finalement, Mention, qui est officiellement un outil de veille, ne remplit pas à mon sens ses promesses. Alors que Scoop.it, qui est davantage un outil de curation, est plus intéressant pour la veille car il sollicite l’humain lors du paramétrage et dans la sélection des contenus à publier.
Malgré l’ambition de ces outils qui disent sonder le web de fond en comble, on s’aperçoit vite qu’il leur est impossible de scanner toute la toile : d’une part parce qu’en utilisant plusieurs outils, on s’aperçoit qu’ils génèrent des résultats différents, et d’autre part parce que la veille effectuée depuis ces services se limite généralement à la partie émergée de l’iceberg… Qu’on se le dise : l’outil n’est rien sans l’homme… et vice-versa !