En cette semaine post-LeWeb’10, difficile de passer à côté de Tara Hunt et du Whuffie Factor.
C’était d’ailleurs déjà un peu le cas ces derniers mois, tous les livres touchant de près ou de loin au web social ou au community management y faisaient référence.
J’ai hésité à en parler moi aussi et puis, finalement, ce billet s’est écrit « tout seul ».

Mes réticences

J’ai donc acheté The Whuffie Factor (ou L’Effet Whuffie en français) parce-qu’il était cité un peu partout et que j’avais envie d’en savoir un peu plus sur ce concept et son auteur.
Première réticence : je ne voyais pas pourquoi avoir choisi le mot « whuffie ».
Je n’étais pas vraiment convaincue avant de lire le livre, et je ne le suis à vrai dire toujours pas, mais ce terme a au moins l’avantage de susciter l’intérêt et de faire sourire (et donc d’attirer des personnes un peu hésitantes), mais aussi de donner une connotation toute différente à ce qu’il représente, le « capital social ».
Tara Hunt explique d’ailleurs dans son livre pourquoi elle a choisi ce terme. Le whuffie est en réalité une invention de Cory Doctorow dans son livre Down and Out in the Magic Kingdom, qui désigne une monnaie éphémère, basée sur la réputation des personnes.

Tara Hunt a donc repris et développé ce concept qui représente le capital social, ou plus précisément le « score » de l’e-réputation d’une personne physique ou morale. Elle nous explique comment augmenter ce score, s’inscrire dans une nouvelle logique, et profiter des multiples possibilités du web 2.0.
Deuxième réticence : les exemples utilisés pour illustrer ses propos.
Comme dans presque tous les livres consacrés au web social, je craignais que les mêmes exemples reviennent… ce qui a été le cas (Dell, Threadless, Amazon, Craigslist, Google, Flickr, etc.).
Heureusement, Tara Hunt ne s’est pas arrêtée là et a pioché des exemples moins connus dans sa propre expérience.
Car pour expliquer tout l’intérêt du 2.0 quelle que soit l’activité et la taille de l’entreprise, il faudrait à mon avis « changer de disque » et renouveler les modèles.
Tout le monde n’est pas Starbucks ou Dell. Et puis à prendre toujours les mêmes exemples, c’est à se demander s’il y en a d’autres (et je suis convaincue que oui, donc allons chercher ailleurs !)

The Whuffie Factor en deux mots (ou presque)

Pour développer sa notoriété et son image sur le web, et par voie de conséquence son business, il faut notamment :

  • Turn the bullhorn around (traduction française : faire tourner le micro) ou inverser le sens des conversations : écouter plutôt que parler (tout seul) ;
  • Ecouter c’est bien, mais appliquer les observations/remarques/critiques c’est encore mieux !
  • Faire partie intégrante de sa communauté (et identifier clairement quelle est votre cible) ;
  • La stratégie win-win : donner pour mieux recevoir ;
  • L’imprévu, source de créativité, d’innovation et de réussite (embrace the chaos) ;
  • Find your higher purpose (traduction française : accomplir sa vocation).

En bref, The Whuffie Factor reprend tous les fondamentaux de l’esprit « 2.0 » appliqués à l’entreprise et à son développement : l’écoute, l’échange, le partage, le collaboratif, le réseau (virtuel ou humain), etc..

En conclusion…

J’ai commencé ce livre en me disant que je n’allais pas apprendre grand chose. Je l’ai terminé plutôt enthousiaste. Pourquoi ?
Parce-que ce livre m’a permis de synthétiser et d’organiser mes idées et mes pratiques du web social, même si fondamentalement je n’ai rien appris qui révolutionne mon approche du web. Ceci dit, j’évolue depuis un certain temps au rythme du net, mais pour ceux qui suivent tout cela de loin, ce bouquin peut être enrichissant et donner envie d’approfondir le sujet.
D’ailleurs, The Whuffie Factor m’a donné envie de partager mon expérience depuis le lancement de L’Œil au Carré. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai appliqué tous ces principes, mais j’ai utilisé une bonne partie du potentiel du web pour m’informer, partager, échanger, rencontrer, etc. ce qui m’a énormément apporté à bien des égards.
Il faut que je murisse encore un peu tout ça et j’en reparlerai peut être un peu plus tard ;)
Pour en revenir à nos moutons, en définitive, je recommande ce livre tant pour ceux qui veulent en savoir plus (mais qui ont quand même des bases) que pour ceux qui en savent déjà beaucoup (ce qui permet de faire le point).
Dans la même famille, je vous propose aussi de lire :
What Would Google Do ? de Jeff Jarvis
Le Community Management – Stratégie et bonnes pratiques pour interagir avec vos communautés, de @akostic @cath_woman et @bfaverial
Community management – Comment faire des communautés web les meilleures alliées des marques, de Mathieu Chéreau.
Enfin, si ce sujet vous intéresse, je suis tombée sur ce billet en faisant des recherches : Social capital is not the same as Whuffie