Un dossier vient de paraître dans Le Journal des Entreprises de ce mois-ci. Sans y divulguer des informations révolutionnaires, ce dossier a le mérite de participer à la généralisation de l’Intelligence Economique et à la sensibilisation des entreprises régionales à ses problématiques et ses enjeux.
Ce dossier constitue un premier volet sur l’IE, le mensuel prévoyant, dans le prochain numéro, de traiter l’IE d’un point de vue offensif (surveillance de l’environnement, lobbying, etc.)
Selon le journal, les entreprises industrielles françaises ne protègent pas suffisamment leurs données, notamment en termes d’innovation, car elles ne déposent pas assez de brevets par rapport aux autres entreprises internationales : « sur 25 000 entreprises industrielles en France, 15 000 innovent, et seulement 25% de celles-ci déposent des brevets ».
Les PME ont pour leur part beaucoup de mal à évaluer le coût de la mise en place d’une cellule en interne ou de l’externalisation de l’IE.
Pascal Frion, dirigeant de l’ACRIE, conseille à ces PME d’investir dans une embauche à temps partiel, plutôt que dans des outils coûteux. Il compare par ailleurs le coût d’une prestation d’IE au « coût d’une assurance pour couvrir un risque ».
Autre problème : pour les PME, l’IE est souvent assimilée à de l’espionnage. Les affaires médiatisées, telles que Valéo ou Michelin, ont « entretenu le fantasme de l’espionnage et des écoutes téléphoniques ».
Pourtant, d’après une étude des RG, 75% des entreprises françaises visées par une attaque extérieure ont moins de 500 salariés.
Une autre étude des RG montre que les entreprises françaises sont exposées à huit types de risques :
– l’atteinte aux savoir-faire,
– l’atteinte physique sur un site,
– l’atteinte à la réputation,
– les risques liés aux intrusions consenties,
– les risques de nature informatique,
– les risques liés à l’humain,
– les fragilisations orchestrées,
– les risques financiers ou capitalistiques, qui représentent à eux-seuls 35% des risques. Les entreprises les plus concernées par ce dernier risque oeuvrent principalement dans les secteurs de l’automobile, de la métallurgie, de l’aéronautique, de l’emballage, des télécommunications ou de la robotique.
Le dossier termine sur de rapides conseils afin de mieux protéger ses informations stratégiques : former à la discrétion dans les lieux et les transports publics, sécuriser les locaux de l’entreprise et mettre en place les moyens nécessaires pour une sécurité informatique optimale.
Source : Intelligence Economique, comment protéger l’information stratégique?, Le Journal des Entreprises de juin 2007.
Marie a commenté :
Après avoir eu accès à deux éditions régionales du journal (Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique), le dossier en question n’est plus tout à fait le même.
Deux articles diffèrent dans l’édition du 44 :
- “Des James Bond d’un nouveau genre” dont le contenu est contestable. Le mensuel tente vaguement de définir le concept d’Intelligence Economique et ses acteurs. On y parle de “chasseurs d’informations”, et surtout : “L’Intelligence Economique a emprunté son nom et certaines de ses méthodes à l’espionnage à la James Bond”. Aïe.
L’édition que j’avais traité dans le billet ci-dessus n’avais pas du tout traité l’IE de ce point de vue là…
- “Trois questions pratiques à se poser”, qui sont : Faut-il publier les bilans de l’entreprise? Stagiaire : où se ditue la ligne jaune? Comment gérer le départ d’un salarié?
Je mitige donc l’intérêt de ce dossier, que j’avais pu souligner dans mon billet. Le Journal des Entreprises étant édité dans plusieurs départements, le contenu peut changer et tomber dans les travers de la banalité et des obscures pratiques de l’espionnage…
Simon JANVIER a commenté :
Chère Marie,
Je suis ravi de constater que notre dossier sur l'IE a retenu toute votre attention. Concernant votre critique sur “L’Intelligence Economique a emprunté son nom et certaines de ses méthodes à l’espionnage à la James Bond”. Aïe", quelques ligne plus bas vous pouviez lire que l'IE "s'en est éloigné à grands pas ces dernières années et a acquis ses lettres de noblesse dans les entreprises". Dans le papier général du dossier vous pouviez également lire un responsable du cabinet Covigilance expliquant que "beaucoup confondent encore IE et espionnage mais que l'époque des barbouzeries et terminée". la Fépie (fédération des pros de l'IE) confirme par ailleurs qu'il reste du tri à faire dans la profession entre vrais spécialistes et amateurs surfant sur la vague.
J'espère que notre 2e volet sur l'IE vous aura davantage convaincu.
Simon JANVIER
Journaliste
Le Journal des Entreprises
Marie a commenté :
Je me permets de répondre à ce commentaire !
En effet, le second volet consacré dans le Journal des Entreprises (et ce sont principalement les extraits que vous citez) me paraît davantage réaliste que le premier, dont le contenu de certains articles, je le soulignais (et c'est seulement mon point de vue), est parfois alambiqué...
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