C’est tout réfléchi, après une petite année à tergiverser : L’Œil au Carré n’animera plus sa page Facebook — pour autant, on continuera à utiliser ce réseau social au quotidien, mais pour nos clients.

Hasard du calendrier, Facebook a tout récemment fêté ses 15 ans. A vrai dire, on s’en fiche comme de notre première chemise. Et c’est sans doute réciproque : Zuckie ne se jettera sans doute pas à nos pieds pour nous supplier de revenir. Après moult réflexions donc, nous avons tranché. Et pour trois raisons.

Parce que Facebook est un réseau ingrat

Ce réseau social est le plus gourmand en temps et en énergie. Plus que tous les autres. Même Twitter, qu’on recommande d’animer plusieurs fois par jour, alors que Facebook peut se limiter à 3 ou 4 publications par semaine. Pourquoi ? Parce qu’il faut continuellement miser sur une diversité de contenus (illustrations, infographies, vidéos…), à créer soi-même… sans forcément constater de retours de la part de ses abonnés. Ce qui n’est pas le cas avec les autres réseaux. Par exemple, sur Instagram, l’engagement est beaucoup plus palpable avec une simple photo (accompagnée d’un texte travaillé bien sûr) et sur Twitter le relai d’infos publiées par d’autres (le retweet) est largement répandu.

Bref, ce constat était déjà vrai avant la mise à jour de l’algorithme de Facebook, mais depuis, les indicateurs sont à la baisse. Notamment pour des pages orientées BtoB, comme la nôtre. Résultat : on s’interroge sur l’utilité du temps passé à animer cette page, après avoir testé une foultitude d’idées. Et s’être épuisé parfois. La solution de facilité aurait été d’investir dans des Facebook Ads pour montrer ô combien on fait du buzz viral. Et flatter notre orgueil. Mais à vrai dire, on préfère mettre nos sous ailleurs.

 

Parce que ce n’est pas le bon outil pour toucher notre public préféré

Nous avons deux « personas », ces profils types qui représentent nos deux coeurs de cible. Nous leur avons même donné des petits noms. Dans les grandes lignes (parce que le reste est top secret), nous visions nos clients et nos pairs. Bref, ceux pour qui et avec qui on aimerait travailler.

Nous savions que Facebook ne permettrait pas vraiment de toucher la première cible, en tout cas pas directement. Nos clients potentiels peuvent éventuellement faire un tour sur notre page Facebook après nous avoir vus ailleurs, mais rares sont ceux qui utilisent leur profil (quand ils en ont un) et encore moins leur page pour faire de la veille sur Facebook ou détecter des gens chouettes avec lesquels bosser. Les entreprises qui disposent d’une page sont souvent sur leurs rails et peu ouvertes à ce qu’il se passe ailleurs — en plus d’être animées par d’autres personnes que celles qui seront nos contacts directs (et parfois par d’autres agences).

Bref, nous le savions, mais on se disait qu’on pourrait toucher plus facilement nos pairs, et miser sur la fameuse marque employeur. Et finalement, nos pairs sont aussi (voire plus) présents sur d’autres réseaux sociaux, et pas besoin de Facebook pour recruter.

Parce que c’est cohérent

L’ŒIl au Carré a fêté ses 9 ans il y a peu. Neuf ans que nous luttons contre le « ça a le mérite d’exister » ou le « je vais sur Facebook parce que tout le monde y est ». En d’autres termes, on opte pour un réseau social parce qu’il est pertinent dans sa stratégie de contenu, pas parce qu’il « le faut », ou parce qu’il compte plus de 30 millions d’utilisateurs français à son actif. Et force est de constater que Facebook est loin d’être le plus pertinent pour nous. Petit exemple : il vous suffit de faire un tour sur les pages Facebook d’autres agences (communication, inbound et tutti quanti) pour constater a) qu’elles sont peu animées et/ou b) qu’elles ne soulèvent pas les foules. Voire que les mêmes personnes aiment régulièrement ses publications. Si vous voyez un pic dans les interactions (j’aime, partages, commentaires), il y a fort à parier qu’elles ont tenté de relancer la machine à coup de Facebook Ads, souvent en vain.

Quand j’ai commencé à parler de mon envie de quitter Facebook, rares sont ceux qui ne m’ont pas dit : « mais L’Œil au Carré est une agence de stratégie de contenu web, tu ne peux décemment pas fermer ta page Facebook ». Justement si, parce qu’on va concentrer nos efforts, notre énergie et notre temps sur d’autres réseaux sociaux. Bien sûr, nous avons tiré notre révérence avec un chouette post d’au revoir, concocté par Romain.

Un dernier mot

Ceci dit, nous y tenons : Facebook peut être un outil de communication puissant et efficace pour échanger avec celles et ceux que vous souhaitez toucher. Nous avons conseillé à certains de nos clients de miser sur ce réseau (ceux pour lesquels ce réseau social est un réel moyen d’atteindre leurs objectifs), et nous animons leur page Facebook, de façon organique — sans faire forcément appel à la sponsorisation. Et les résultats sont convaincants. Pourquoi ? Parce qu’ils parlent à un public présent, à l’écoute et engagé sur Facebook, souvent sur une zone géographique ciblée (Rennes, Nantes, etc.).

Pour ces clients (et associations, parce que j’anime aussi bénévolement la page Facebook du CJD Rennes, pour ne pas la citer), ce réseau social est pour le moment incontournable. Qu’on complète souvent par d’autres réseaux — Instagram et LinkedIn notamment.

En bref : L’Œil au Carré quitte sa page Facebook, mais pas celles de ses clients. D’ailleurs, nous n’avons pas fermé ou même dépublié notre page… histoire de voir ce que ça donne. Un grand sage n’a-t-il pas dit : « il n’y a que les c… qui ne changent pas d’avis ? »