redaction web et disney club

Quand nous nous déplaçons dans les écoles maternelles pour parler de notre métier et susciter les vocations chez de jeunes scarabées (ça arrive très très souvent), nous leur expliquons que notre quotidien consiste principalement à raconter l’histoire. Comme dans les livres du Disney Club de lecture.

Techniquement, la rédaction web c’est une écriture optimisée pour les écrans, les moteurs de recherche et surtout les lecteurs. Le mot d’ordre de notre discipline ? Écrire optimisé mais surtout, écrire super bien.
Une autre catégorie de professionnels apprécie cet exercice et semble avoir inventé la rédaction web d’avant les internets : les écrivains de littérature jeunesse et d’histoires pour enfants. Parmi eux, un presque inconnu qui a réussi le tour de force de séduire plusieurs générations (en amassant quelques dollars au passage mais il faut bien vivre, hein) : Walt Disney.
apprenti sorcier rédaction web

Les histoires pour enfants, c’est comme la rédaction web

C’est à dire simple mais pas simpliste. À toutes fins utiles, précisons que nous parlons uniquement des versions vintages des ouvrages du Disney Club du Livre. Les textes revus des plus récents sont d’assez médiocres tentatives de restituer les films à succès.
Nous n’avons pas poussé l’investigation jusqu’à plonger dans « La Reine des Neiges » mais sachez que « Monstres et Compagnie » était déjà très en-dessous de « Dingo et la hache magique ». Oui.
Pour raconter une histoire aux enfants, on la rend accessible avec une trame simple, une chronologie et des personnages adaptés. Mais ces lecteurs en herbe ne sont pas une cible au rabais. Plus qu’une version simplifiée d’une histoire, c’est en fait une version optimisée qu’on leur propose, un contenu synthétique, limpide, rédigé avec une bonne dose d’empathie !
Et quand on découvre certains textes de littérature jeunesse d’hier, on peut affirmer que certains n’ont pas attendu les internets pour se mettre à la rédaction web…
disney club rédaction web

 La rédaction web sur papier

Observons donc de plus près certains titres du « Disney Club du livre ». Le champ lexical de ce paragraphe de Pierre et le Loup ne semble-t-il pas tout indiqué pour le référencement d’un billet sur Le bûcheronnage intergénérationnel en Russie ?

Ce petit garçon, qui porte du bois, s’appelle Pierre. Il vit avec son grand-père, près d’une grande forêt. Et quand son grand-père fend du bois, Pierre range les bûches. C’est comme ça en Russie…

Bien sûr on peut regretter une répétion par ci par là (toujours justifiable à mon sens) et l’emploi de pronoms personnels (on en connaît qui supportent mal, au sein même de notre équipe) mais c’est toujours pour servir l’histoire sans la tirer vers le bas.
Quant à la Belle au bois dormant, cet opus illustre parfaitement comment on peut s’autoriser quelques mots peut-être inconnus du lecteur, à condition que le contexte permette de les comprendre :

Le dragon pousse un cri rauque et s’écroule sur le sol. Il est mort

Ne nous interdisons donc pas de glisser UN mot légèrement inaccessible dans un article de blog. Même s’il s’adresse, exemple au hasard, à des collégiens. Nous parions que Google ne nous punira pas et que Matt Cutts ne viendra pas hanter nos rêves pour autant.
Du côté des connecteurs logiques, l’expression « Aussitôt dit, aussitôt fait » est un bon exemple de la concision recherchée quand on rédige pour le web. Présents à de nombreuses reprises — notamment dans l’excellent « Trois petits cochons » — ces quelques mots montrent comment on peut articuler simplement et efficacement un récit.
Mais…«Bon sang mais c’est bien sûr» ! Si les auteurs de littérature jeunesse font de si bons rédacteurs web potentiels, l’inverse est sûrement vrai ! L’histoire de Colin le community manager au pays des internets ne peut plus attendre, au boulot…