Bernard Carayon, qui présidera le groupe d’études (composé de 45 parlementaires de la majorité et de l’opposition) sur les politiques publiques d’intelligence économique à  l’Assemblée nationale, a été interviewé par La Revue Parlementaire. Extraits :

Notre groupe (…) devrait engager ses travaux sur l’étude des nouveaux acteurs de la mondialisation et de nos vulnérabilités.
Méconnus, opaques, ou souvent supposés vertueux, trois nouveaux acteurs de la mondialisation -ONG, think tanks, fonds – ont acquis un poids considérable en s’appuyant respectivement sur l’opinion publique, le « marché des idées » et la création de soft law, la financiarisation à  outrance de l’économie. Leur impact nécessite une observation permanente de leurs activités.

Bernard Carayon propose par ailleurs :

Deux mesures rapides – et simples – pour donner un sens politique à  l’intelligence économique : la création d’une cellule mixte de soutien aux exportations stratégiques, le lancement d’une politique publique de la normalisation.
Une cellule de contact et de soutien aux entreprises relevant en particulier des domaines stratégiques identifiés pourrait d’abord être placée auprès du Président de la République. Point d’entrée chargé de recueillir les demandes et les besoins des entreprises, cette cellule a pour objectif le traitement transversal des dossiers liés à  la compétitivité (soutien aux contrats stratégiques, normalisation, négociations internationales, « droit mou »…) et à  la sécurité économique.
Les normes, en donnant une capacité d’agir sur le comportement des autres acteurs et à  les conformer à  un modèle défini, constituent un réel instrument de pouvoir. La problématique des normes, à  l’instar de celle des brevets, doit être intégrée en amont du cycle industriel : pour l’Etat, une politique de normalisation constitue, sur le plan national, le corollaire de l’effort de recherche et de développement technologique. Il s’agit de réinvestir les instances de normalisation internationales, par priorités, et nous assurer une présence continue dans les comités traitant des technologies-clés.


Lu dans « La politique publique d’IE constitue la réponse aux avatars de la mondialisation », dans La Revue Parlementaire de mars 2008.