Depuis que le web est web (ou presque), on voit apparaitre et disparaitre presque aussi rapidement des outils et des services qui lui sont dédiés.
Bien souvent, on s’emballe sur de nouvelles (fausses ?) promesses, les dernières en date étant la « sentiment analysis » (analyse automatique de la tonalité des contenus) ou, comme le propose Klout, l’évaluation, toujours automatisée, de la popularité et de l’influence des personnes (physiques ou morales) sur les réseaux sociaux.
Je vous propose donc aujourd’hui de voir précisément de quoi il retourne et d’évaluer Klout sur :

  • L’ergonomie et la prise en main ;
  • Les fonctionnalités proposées ;
  • Son utilité concrète et les objectifs atteints.

Un service utilisable en deux clics

Pour s’inscrire à Klout, rien de plus simple : il suffit d’utiliser son compte Twitter et le tour est joué.


Une fois identifié, l’interface est assez intuitive et aérée :

  • Des menus (1) simples et qui disent ce qu’ils font : votre profil, votre tableau de bord;
  • Un descriptif du compte (2) qui s’inspire essentiellement des informations disponibles sur Twitter, avec quelques infos en plus : les personnes qu’on est censé influencer, nos sujets de prédilection et notre Klout score.
    D’ailleurs à ce sujet, je ne suis pas certaine d’influencer les comptes Twitter qui sont cités (car je suis le mien de près), ni d’être fana d’internet explorer, qui apparait dans « influential about »… Ou suis-je une exploratrice du net ? Le mystère reste complet ;)
  • Les sous-menus du dashboard (3) qui permettent d’accéder aux analyses de Klout : sur votre score, sur vos influenceurs/influencés, ou encore sur votre profil type (êtes-vous plutôt explorateur, activiste, curateur ?)

Les fonctionnalités

L’objectif de Klout est de mesurer l’influence d’une personne sur les réseaux sociaux, au travers de ses comptes Twitter et Facebook, et bientôt LinkedIn et Foursquare.
Klout attribue donc une note, de 1 à 100. Plus elle est élevée, plus le profil est potentiellement influent.
Pour faire ce calcul, Klout explique qu’il prend en compte 35 critères, qui se basent essentiellement sur les interactions entre internautes, twittos et facebookers (listes, mentions, RT, abonnements, etc.). Klout prend aussi en compte, un peu à la façon du PageRank, la popularité des personnes qui vous suivent (plus des « influenceurs » vous suivront, plus votre Klout score sera important).
Côté fonctionnalités, vous pouvez :

  • Constater l’évolution de votre score sur votre tableau de bord ;
  • Visualiser votre « network influence » ou encore votre capacité à faire réagir votre réseau (amplification probability) ;
  • Voir quels sont les comptes que vous influencez le plus et ceux qui vous influence[raie]nt ;
  • Rechercher des twittos sur Klout, consulter leur indice de popularité et vous comparer à eux.


Vous pouvez aussi créer des listes (probablement pour suivre l’évolution des comptes, mais ce n’est pas très clair pour moi) ou créer des Klout Perks (pour promouvoir un produit, un service, un évènement).
Vous pouvez enfin ajouter des widgets sur votre site pour afficher votre Klout score, et télécharger une extension sur Chrome pour qu’il apparaisse dans Twitter (info affichée par défaut dans Hootsuite).

Mon avis à ce sujet

Ma première réflexion porte sur l’analyse qualitative des données. Je crois que ces outils n’en sont qu’aux balbutiements de ce type d’analyse, pour la simple et bonne raison que même les outils fournissant des données quantitatives (combien de fois mon lien a été retweeté par exemple) donnent souvent des résultats différents. On peut cependant s’en inspirer pour avoir une idée de ce qu’il se dit et comment, mais pour le moment, les technologies mises à disposition sont à prendre avec de grosses pincettes.

Autre réflexion : peut-on se baser uniquement sur Facebook et Twitter (et même LinkedIn et Foursquare) pour évaluer la popularité d’une source sur internet ? Car Klout l’affirme, il ne se cantonne pas à ces réseaux sociaux mais à tout l’Internet avec un grand « I » : « The Klout Score is the measurement of your overall online influence ».
Si on part du principe qu’on peut analyser qualitativement la présence d’une personne sur internet via ce type d’outils, il faudrait prendre en compte d’autres paramètres, comme par exemple le site web à partir du nom de domaine ou de son flux RSS. Car il n’est pas rare qu’on diffuse des contenus à partir de sa veille personnelle, et pas uniquement lorsqu’on retweete ou cite le compte qui l’a diffusé.
En conclusion, Klout et les outils qui lui ressemblent ne sont pas inintéressants, mais sont encore incomplets. A l’heure où l’on parle de « squared web« , on pourrait tout à fait envisager qu’ils évoluent vers plus de pertinence et de fiabilité.
Pour autant, ils fournissent des informations complémentaires, des indicateurs, sur l’implication d’une personne (physique ou morale) sur les réseaux sociaux et sur son éventuelle popularité (je ne parle pas d’influence, même si c’est corrélé).
A l’heure où je termine ce billet, qui traine dans ma todo list depuis quelques jours, Camille a tout récemment publié deux outils pour évaluer la visibilité d’une sourceJe préfère de loin « visibilité d’une source » à « score d’influence », même si les outils qu’il cite fournissent davantage des données quantitatives.